Le tartre est constitué de biofilm
(c’est-à-dire d’un ensemble de microbes différents) calcifié sous l’effet de la
salive. Son apparition est très variable, d’une personne à l’autre, dépendant
de la composition salivaire, de la santé générale, des microbes naturellement
présents en bouche, de facteurs environnementaux, et bien entendu de la
fréquence et de la qualité des soins locaux quotidiens réalisés.
Une fois déposé, le tartre adhère fortement
aux tissus dentaires, particulièrement au cément qui recouvre les racines, ce
qui implique qu’il faut une intervention professionnelle pour l’ôter.
Pour quoi procéder à un détartrage?
Le détartrage, au-dessus et en dessous des
gencives le cas échéant, est nécessaire pour trois raisons:
- Le tartre représente un environnement qui
n’est pas compatible avec la bonne santé des gencives. En effet, sa morphologie
rugueuse et obstructive favorise la pullulation de microbes à l’origine des
maladies parodontales (déchaussement). Un signe fréquent de cette évolution est
l’apparition d’halitose (mauvaise haleine) en même temps que la prolifération
de tartre. - Lorsque le déchaussement est installé, le
tartre s’oppose à la cicatrisation des gencives et à ce que les professionnels
appellent le «gain d’attache». - Le tartre, et les nombreuses colorations
dentaires exogènes qui l’accompagnent souvent, sont particulièrement
inesthétiques et véhiculent une image négligée.
Quand procéder à un détartrage?
Idéalement, il faut intervenir aussi souvent
que nécessaire, c’est-à-dire dès l’apparition du début d’un dépôt.
Dans la pratique, la fréquence varie d’un
patient à l’autre:
- Pour un patient sans maladie parodontale et
dont le risque est faible, la fréquence peut varier d’une séance semestrielle à
une séance annuelle. - Pour un patient avec un antécédent de
maladie parodontale, ou dont le risque est élevé, la fréquence varie d’une
séance tous les 3 mois à une séance tous les 6 mois. - Pour un patient en phase active de maladie
parodontale, le détartrage initial peut prendre plusieurs séances, et est suivi
d’une maintenance tous les 3 à 6 mois.
Attention 1. Dans certains cas, le
détartrage n’est pas suffisant. Il est alors nécessaire d’y ajouter un
programme de soins locaux spécifiques à réaliser par le patient, deux fois par
jour.
Attention 2. L'absence de tartre visible ne signifie pas que le patient soit à l'abri de problèmes de gencives. Le biofilm provoquant la maladie peut être présent même sans tartre.
Patient présentant de nombreux dépôts de tartre avec gingivite (inflammation de la gencive au contact du tartre). Le risque parodontal étant faible, ce patient ne présente pas pour autant de maladie active et un détartrage d'emblée est indiqué.
Après détartrage, la cicatrisation de l'inflammation surviendra généralement en moins de 48 heures.
Comment se pratique un détartrage?
Dans tous les cas, il est nécessaire de
connaître le risque parodontal du patient avant de commencer toute manœuvre. En
effet, un détartrage non réfléchi peut se révéler désastreux et résulter en
déchaussement plus important, ce qui est contraire au but recherché. Il est
donc nécessaire de s’assurer d’abord qu’aucun processus actif n’est en cours: cette procédure peut être rapide pour un patient suivi de longue date, ou prendre une séance en soi pour un nouveau cas.
Lorsque cette précaution est prise, ou lorsqu'une phase active a pu être stoppée, le
détartrage est réalisé mécaniquement avec des instruments stériles sonores ou
ultra-sonores. Il est essentiel que le dentiste respecte le cément (le tissu
qui recouvre la racine): pour cette raison, les instruments manuels sont
réservés à des situations particulières.
Le détartrage peut nécessiter, en fonction de
la situation propre au patient, une séance de 30 minutes ou plusieurs séances
d’une heure. Une anesthésie locale de confort est souvent pratiquée, lorsque
les instruments doivent désinfecter des surfaces situées sous les gencives.
Il n’y a aucune conséquence ou douleur après
un détartrage respectueux de la biologie des tissus buccaux.
Le conseil de solutiondentaire.be:
Chaque patient devrait faire procéder à une évaluation individuelle de son risque parodontal, et déterminer avec le dentiste la fréquence idéale des séances de détartrage et de suivi.