Comment assurer l’hygiène au cabinet dentaire?

Exemple d’autoclave de classe B, contenant des instruments emballés prêts pour la stérilisation.

Par définition, un cabinet dentaire est un lieu à risques en ce qui concerne la possible contamination de patients par d’autres patients.

Les maladies infectieuses transmissibles par ce biais s’étendent du banal coryza à l’herpès, et à d’autres pathologies bien plus graves comme les hépatites virales.

La simple propreté ne suffit absolument pas pour lutter contre cette infection croisée. Il convient de mettre en œuvre des méthodes reconnues d’asepsie et de stérilisation. Il n’existe toutefois aucune loi, aucun règlement, aucune norme… qui s’imposerait aux dentistes belges. Chacun applique les mesures qu’il juge adéquates, dans le cadre d’une approche de «bonne pratique»…

Les mesures suivantes sont prises dans le cadre d’une procédure caractérisée par une tolérance zéro:

Utilisation systématique de fournitures à usage unique

Chaque patient, à chaque séance, dispose d’un set de consommables jetables, incluant notamment: têtière, serviettes, champs, pompes à grand et petit débit, aiguille, carpule d’anesthésique, matrice…

Outre des lunettes protectrices et un masque chirurgical, le dentiste veille à porter systématiquement des gants en latex ou nitrile, et à changer ceux-ci au moins toutes les 20 minutes.

Par ailleurs, certains instruments spécifiques sont jetés après une seule séance de soins. Il s’agit notamment des sets pour endodontie (coût: environ 60 euros par séance à charge du dentiste).

Stérilisation

Les instruments réutilisables font l’objet d’un traitement strict de stérilisation selon une procédure qualité.

Après décontamination, nettoyage et séchage, ils sont emballés sous sachets étanches et stérilisés en autoclave de classe B, qui effectue un pré-vide et un post-vide, permettant une stérilisation à l’intérieur des instruments creux si nombreux en dentisterie.

Le cycle «prion» est le standard le plus élevé en matière de sécurité sanitaire: il garantit l’absence de transmission des agents qui sont la cause possible de maladies neurodégénératives.

Les sachets ne sont ouverts qu’au moment où débute une séance de soins, garantissant le maintien de la stérilité jusqu’à utilisation effective. 

Mesures quant à l’unité de soins

L’unité de soins fait l’objet d’une désinfection de surface entre chaque patient.

Par ailleurs, les canalisations bénéficient d’une attention particulière:

  • en amont: l’unité n’est pas alimentée en eau courante, mais bien au moyen d’une solution sanitaire, par exemple le Stérispray® L2 (chlorure de benzalkonium et chloramine T): bactéricide, virucide, fongicide et
    séquestrant calcique
  • en aval: entre chaque patient, l’aspiration est désinfectée au moyen d’un cycle standardisé généralement à base de biphényl-2-olo potassium et EDTA

En résumé, le dentiste endosse une responsabilité particulière dans le contrôle de la transmission croisée des infections. Les moyens mis en œuvre sont nombreux et à la charge du dentiste, alors que le temps consacré est important et non rémunéré.

Pensez-y lors de votre prochaine visite chez votre dentiste.