- Qu'est-ce que l'apnée obstructive du sommeil (AOS)?
Il s'agit d'un syndrome dans lequel les patients s'arrêtent de respirer de longs moments durant leur sommeil (parfois plus de 2 minutes, plusieurs dizaines de fois par nuit).
Le ronflement en est un signe caractéristique, quoique non pathognomonique.
Il s'ensuit naturellement de la fatigue chronique, mais aussi beaucoup d'autres conséquences négatives sur la santé: notamment le développement de maladies cardiovasculaires comme l'hypertension, les accidents vasculaires cérébraux, les maladies coronariennes (infarctus).
- Quel lien avec le diabète?
Selon l’International Diabetes Federation, environ 23% des patients diabétiques souffrent d'AOS. Par ailleurs, une anomalie de la respiration pendant le sommeil (AOS ou autre) semblerait affecter jusqu'à 58% d’entre eux.
L'obésité et le surpoids peuvent également contribuer à ces deux maladies.
Une étude publiée dans Diabetes Care s'est intéressée au lien entre les épisodes d'AOS et le diabète de type 2. Les chercheurs ont spécialement étudié l'impact de l'AOS sur l'hémoglobine glyquée chez des personnes atteintes de diabète de type 2, pendant le mouvement oculaire rapide du sommeil (MOR), un stade qui est considéré comme le plus profond du sommeil.
L’étude, portant sur 115 patients, hommes et femmes, a montré que les épisodes qui avaient lieu pendant le MOR avaient les effets les plus néfastes sur le contrôle de la glycémie à long terme. L'hémoglobine A1c moyenne (HbA1c) augmentait jusqu'à 7,3% chez certains patients.
Il ressort donc de cette étude que l'AOS a un effet néfaste sur le contrôle du diabète de type 2.
- Quelle solution?
Le traitement généralement mis en œuvre dans le cadre de l'AOS est l'établissement d'une pression positive continue (PPC) durant le sommeil au moyen d'un dispositif contraignant le patient à respirer: la CPAP.
CPAP en place durant le sommeil: parfois difficile à accepter
Selon l'étude citée, sept heures d'utilisation de PPC devraient normalement couvrir plus de 85% du MOR et seraient associées à une diminution du taux d'HbA1c de plus de 1%. On constate pourtant que cette approche laisserait 60% du MOR non traité et serait associé à une diminution du taux d'HbA1c d'environ 0,25%.
En d'autres termes, le traitement par PPC ne parvient pas à éliminer cliniquement le lien entre AOS et diabète de type 2.
Ceci est probablement à mettre en rapport avec le problème majeur de la thérapie par PPC: la non-observance, car certains patients sont mal à l'aise avec un masque pour PPC, même si cela peut contrôler leur apnée du sommeil.
- Une autre approche?
Une autre approche peu connue et pourtant bien mieux acceptée par les patients est la réalisation par le dentiste d'une orthèse intra-buccale à porter la nuit. Ce dispositif discret, non invasif et non bruyant, est destiné à positionner la mâchoise inférieure de manière à ouvrir un couloir pour la ventilation des voies aériennes.