L'endocardite «lente», encore appelée «maladie d'Osler», est une affection grave de l'enveloppe intérieure du cœur. Elle peut s'installer chez certains patients prédisposés qui présentent un «risque oslérien», suite à des manipulations qui provoquent naturellement le passage de bactéries dans le sang.
C'est le cas de certains actes chez le dentiste, mais aussi chez d'autres prestataires comme le gynécologue, le gastro-entérologue, ou même la pédicure.
Les patients prédisposés sont ceux qui présentent une malformation fonctionnelle des valves cardiaques, comme un reflux mitral par exemple, ceux qui ont déjà été opérés des valves, et ceux qui ont présenté dans la jeunesse un rhumatisme articulaire aigu.
Pour ces patients bien précis, le dentiste prescrit un antibiotique en prévention avant les séances de soins un tant soit peu invasives. C'est ce que l'on appelle l'antiobioprophylaxie.
Cependant, le protocole de l'antibioprophylaxie est très différent de celui du traitement d'une infection installée; il est issu de recommandations internationales publiées et mises à jour par l'Association américaine des cardiologues. Sauf en cas d'allergie, l'antibioprophylaxie prévoit une prise unique de 2 grammes d'amoxicilline une heure avant la séance de soins. Ce protocole spécifique couvre correctement le patient, et réduit considérablement les risques de résistance bactérienne, en comparaison avec une prise de plusieurs jours.
Dans une enquête récente publiée dans le JAMA (Journal de l'association américaine des médecins), des chercheurs de l'Université de l'Illinois ont révélé que 80% des dentistes des Etats-Unis ne respectent pas ce protocole réputé idéal, et que, dans d'autres pays, cette proportion varie de 50 à 80%.
Conseil: parlez toujours à votre dentiste de votre situation médicale générale, et demandez-lui d'appliquer les protocoles préventifs reconnus.